Deux sites doivent être choisis d'ici un an pour le stockage en surface de déchets radioactifs de faible et moyenne activité. De 40 à 50 hectares chacun, ils auront une capacité unitaire d'un million de mètres cubes. Ils devraient êtres opérationnels en 1990. Ils seront choisis parmi les dix régions détaillées sur ces cartes (mais certains sites ont pu êtres écartés et d'autres ajoutés depuis le rapport sur lequel se base notre enquête). Lodève, dans l'Hérault ainsi que le département de l'aube arrivent en tête des pronostics.
1. Bassin de Lodève (Héroult) : trois localisations différentes, à quelques kilomètres des mines d'uranium exploitées par le CEA, ont été retenues. Les sites Il et III semblent les plus favorables. Seul le Plan de l'Olm, entre Saint-Jean de la Blaquière et Rabieux, offre toutefois une superficie d'environ 50 hectares. C'est un secteur relativement isolé, occupé par des vignes et à proximité de la voie ferrée.
2. Région de Latrape (Haute-Garonne): sur les trois sites examinés, le site A semble le mieux adapté (60 hectares), malgré la présence d'affleurements de calcaire permettant des infiltrations d'eau souterraine. Le choix de ce site nécessiterait de détourner la D. 119 qui relie Latrape à Lézat-sur-Lèze.
3. Bassin de Luc (Var) : si un choix se portait sur cette région, seul le secteur de la Bastide Riotort, au sud de l'aéroport de Luc-le-Cannet, pourrait être retenu, ce qui obligerait à détourner le ruisseau de Riotort sur plus d'un kilomètre. La présence d'un aéroport militaire et de multiples ruisseaux condamnent les autres sites.
4. Bassins fermés de la région de Fos-sur-Mer : sur les quatre étangs appartenant à la Compagnie des Salins du Midi, qui avaient été examinés (Citis, Lavalduc, d'Engrenier et du Pourra), seul celui du Pourra a retenu l'attention. Situé dans une région déjà très industrialisée, l'étang du Pourra possède une superficie de "terres sèches" suffisante malgré la présence d'une ligne haute tension. En revanche, le fond du bassin pourrait ne pas être complètement étanche ; d'autre part la vue des habitants du village de Saint-Mitre-les-Remparts plongerait directement sur le site.
5. Bassin permien de Camarès (Aveyron): une zone prometteuse, malgré la proximité de sources minérales, a été repérée dans la région de Rebourguil, dont la lithologie n'est pas sans rappeler celle du bassin de Lodève. Deux sites ont plus particulièrement retenu l'attention, au sud de Buffières. Peu peuplée, cette région n'est desservie que par la route. Les études hydrogéologiques sont quasiment inexistantes.
6. Crétacé inférieur de l'Ardèche
: certains sites favorables (secteur de Balazuc, de St Maurice
d'Ardèche et de la zone au sud du plateau de Coiron) ont
été écartés, car leur superficie était
inférieure à 10 hectares. Les deux autres zones
repérées (vallée de l'Auzon et plaine d'Alba)
offrent une superficie correcte mais les nombreux vergers qui
occupent le sol rendent leur exploitation difficile.
7. Terres noires (Drôme, Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes) : la nature imperméable des épaisses séries de schistes et de marnes, appelées "terres noires", qui affleurent dans les vallées alpines ou subalpines, a poussé le BRGM à examiner la région de Die et Mens, le bassin de la moyenne Durance (Aspres, Serres et Sisteron) et le bassin de la haute Durance (Gap, Embrun). Les sites potentiels se sont révélés peu nombreux et peu favorables à un stockage superficiel, en raison notamment d'intenses ravinements. En revanche, ils pourraient êtres utilisés pour un enfouissement dans des galeries ou des cavités peu profondes.
8. Plaine de la Woëvre (Meuse): les recherches de sites ont été concentrées au nord des limites du parc régional de Lorraine où abondent les étangs et les réserves d'oiseaux. Les sites retenus offrent de très bonnes garanties vis-à-vis de la percolation des eaux dans le sous-sol quasi imperméable. Mais, les terrains étant très plats et marécageux, ils nécessiteront un réseau de drainage important pour éviter la pollution des étangs et des réserves piscicoles. Les bois de Manheulles et d'Hennemont bénéficient de la proximité de l'autoroute A3.
9. Les Dombes (Ain): la recherche de sites favorables sur le plateau des Dombes entre Lyon et Bourg-en-Bresse s'est avérée très difficile du fait de la complexité des relations entre les eaux de surface et les eaux souterraines. En 1976, ce secteur réclamait des recherches supplémentaires qui ont peut-être été faites depuis.
10. Keuper de Lorraine (Vosges, Meurthe-et-Moselle): étudiée en raison d'importants affleurements marneux et argileux, le Keuper de Lorraine qui s'étend de Vittel à Sierk avec un développement maximal dans le quadrilatère Lunéville-Chateau-Salins- Sarreguemines et Sarrebourg, s'est avéré à première vue peu favorable à la création d'un stockage, car les terrains sont généralement très cultivés et relativement peuplés. Quelques anciennes carrières à Borgastroff, Aboncourt, Leiling présentaient des conditions géologiques favorables mais soit leur superficie est trop restreinte, soit elles sont occupées par des champignonnières. Dans la région de Château-Salins, la forêt de Bride et Koecking, favorable, est classée dans un parc régional. Plus au nord, il y a trop d'étangs ou de marais.
D'autres sites avaient été étudiés lors d'un précédent rapport en 1975; il s'agissait du Blayait, de Wateringue, du Marquenterre et d'anciennes mines du CEA.